Ils osent tout

New-York-Timesisme du jour.

La chronique de David Brookes dans le NY-Times d'aujourd'hui mérite d'être lue. C'est une leçon de culot.

Brookes y reconnait à mots couverts que la droite religieuse américaine est en train de pêter les plombs. Oh ! Pas de beaucoup... Des Républicains (le terrible Tom DeLay, en l'occurence) menacent seulement de sanction les juges qui ne jugent pas comme on leur suggère de le faire. Et Bush essaie juste de nommer ambassadeur des États-Unis à l'ONU un type qui a déclaré cette institution inutile. Et l'aile droite du Sénat pense modifier la loi pour empêcher l'aile gauche de parler (plus précisément, ils veulent empêcher le filibuster).

Brookes a vu tout cela. Et le déplore.

Heureusement, il a la solution : il suffit d'interdire l'avortement.

Bah ! oui, si les Républicains deviennent fous, c'est à cause de Roe vs. Wade. Pensez-vous ! Alors, vous comprenez, la Cour Suprême n'a qu'à renverser sa décision funeste et paf ! les Républicains retrouveront leurs esprits. Roe vs. Wade, c'est le caillot dans le cerveau de Everyone says 'I love you' : qu'on s'en débarrasse et les Républicains redeviendront normaux. Bon, pendant ce temps-là, les femmes américaines vivant dans les États où l'avortement est interdit se débrouilleront - les riches voyageront vers des États plus tolérants et pour les autres, ma foi, il restera le cintre dans les toilettes. Mais on n'a rien sans rien. Unless Roe v. Wade is overturned, politics will never get better.

Brillant.

J'attends avec impatience la prochaine chronique de David Brookes. Il y préconisera, selon toute vraisemblance, le rétablissement de la ségrégation. Pour lutter contre le racisme.