Monomanie

On ne connait pas de façon plus douce d'être fou.

Il n'y a pas que l'homme*, il y a le lapin, la chèvre, la sauterelle, et même le vespertilion (qui a la membrane interfémorale peu développée). Sans compter le chien volant ou galéopithèque, qui vit dans les îles de la Sonde (j'ai un faible pour le chien volant). Bref il y a cent mille mammifères (la chauve-souris a même des mamelles pectorales comme l'homme, le singe et l'Auvergnat). Mais enfin c'est surtout de l'homme que parlent la plupart des romans qu'on m'envoie, les essais et les biographies ; de l'homme et de ses mésaventures, de ses problèmes, ses rêves, sa femme et son chapeau mou. [...]

*Lancelot blâme cette tournure, mais Ferdinand Brunot l'autorise, et les lecteurs de La Montagne m'en voudront d'autant moins de me la permettre qu'ils sont extrêmement bons garçons et que la question leur est profondément indifférente.

Alexandre Vialatte, Chronique de "la Montagne" n°425, "Chronique de l'homme qui perd ses membres", 25 avril 1961

Même problème ici, que voulez-vous ? Il n'y a pas que l'homme, il y a la petite vieille du troisième, l'élan, les pingouins, les manchots et tant d'autres mammifères (l'ornithorynque, tout monotrème qu'il est, a des mamelles pecotales comme la chauve-souris) que je délaisse. Mais enfin c'est surtout d'un certain homme que parlent mon cœur, mon âme, ma muse.

Je ne peux guère vous parler que de ce dont eux me parlent, vous en conviendrez.

Commentaires

1. Le mardi 26 juillet 2005, 09:01 par Stitch

En parlant de pingouins, tu as toujours un bouquin à moi !