Petit chosier

J'apprends qu'aujourd'hui aurait été décrété Blog day 2005.

Ainsi donc, après les femmes, la lutte contre l'homophobie et les marmottes, c'est au tour du Blog d'avoir son jour bien à lui ? Qu'à cela ne tienne, qu'on compte sur moi pour lui faire sa fête. J'ai déjà dit que je n'aime pas les blogs ; je me trompais : c'est le Blog que je n'aime pas.

Il y a plein de raisons rationnelles de pas aimer le Blog : les blogs sont souvent indécents ; les blogs sont mal écrits ; les blogs qui se lient les uns aux autres finissent par ressembler à des sociétés d'admiration mutuelle ; les blogs sont chronophages ; etc. Il y a aussi le fait que le Blog en lui-même n'a aucun intérêt. J'ai beaucoup refléchi à la question avant d'arriver à cette conclusion. Savoir ce qu'est le blog, chercher son essence, cerner sa nature, je peux comprendre qu'on veuille y passer du temps. Je m'intéresse bien à Igor Markevitch, au wombat et à la cuisine éthylique, moi. Mais cette quête là n'est pas pour moi car, de ce que j'en ai vu, finalement, le Blog n'est jamais que ce qu'on en fait. S'il n'est pas écrit avec ses tripes, s'il n'est pas relevé par le style, s'il n'est pas un lien à quelqu'un que j'aime, le Blog m'ennuie. Alors après qu'on le protège par un mot de passe ou pas, qu'on y écrive souvent ou jamais, qu'on y parle de soi ou pas, je m'en moque comme du titre du premier album de Début de soirée.

(Vous vous souvenez de Début de soirée ? Et tu tapes, tapes, tapes, c'est ta façon d'aimer. Ils avaient prédit mon blog !)

Néanmoins, je ne vais pas me réhausser à détester le Blog pour des raisons rationnelles. Pas mon genre.

Si je déteste Final Fantasy, c'est parce que ce film (totalement médiocre par ailleurs) a marqué d'une certaine manière la fin de la plus platonique, de la plus unidirectionnelle et de la plus grotesque histoire d'amour qui fût. Final Fantasy, c'est l'anti-Poupée russes, donc - comprenne qui pourra.

Mais je m'égare. Revenons au blog. Ce que je lui reproche, à ce machin creux, c'est qu'il puisse servir à alimenter des gueguerres entre gens que j'apprécie, que j'estime et que j'aime. Un petit bout de ma cervelle me dit que certains ont tort de s'emporter, que tel autre a tort de continuer sur sa lancée et, surtout, que j'ai tort de m'en mêler. Mais le reste de ma cervelle blâme le blog.