Riom

Commençons par le B-A-BA : Riom se prononce comme Billom. Voilà qui rassurera les poètes qui voulaient chanter l'Auvergne sans savoir où l'arrimer, du Rhône ou de l'Italie, avec quoi la rimer, de Lyon ou du Latium.

Cette ambiguïté levée, je dois avouer mon malaise face à Riom. On a beau aimer les sous-préfectures, en voilà une qui semble de trop : le Puy-de-Dôme avait déjà Ambert, Issoire et Thiers, pourquoi leur ajouter Riom ? Il y a bien des raisons, mais aucune ne convainc vraiment. Géologique : Riom est noire et belle comme la pierre de Volvic, sa voisine. Judiciaire : on n'irait pas perdre la cour d'appel de Riom dans un chef-lieu de canton ! Thermale et ferroviaire : bienvenue en gare de Riom-Châtelguyon, si les eaux de Vichy arrosent un sous-préfet, pourquoi pas celles de Châtelguyon-Riom ? Certes, certes, mais que diable ! Une quinzaine de kilomètres à peine séparent Riom de Clermont-Ferrand, la préfecture : il suffit de contourner Chanturgue.

La route est plate : c'est la plaine de la Limagne. Pour autant, ces quinze kilomètres sont denses d'histoire et riches en tanins : on y a peut-être gagné la bataille de Gergovie et on y fait du vin. Le village de Gergovie est vingt-kilomètres au sud et le Chateaugay n'est pas toujours bon ; mais tout ceci mériterait un autre billet, plutôt qu'une sous-préfecture.