My magic flute

Ce soir, à l’auditorium de Lyon (alors que quelques milliers de personnes s’entassaient dans les rues pour voir les installations de la fête des lumières), il y avait James Galway. Flûtiste irlandais, bonhomme, et un programme de musique américaine. Il a plus de soixante-dix ans, joue encore parfaitement, et les traditionnels irlandais en guise de bis étaient plutôt chouettes. Les lignes mélodiques du lyric concerto de Bolcom, l’arrangement soupesque de Shenandoah de McTee, il les a rendues comme un jeune premier.

Un récital dont le titre était celui de ce billet avait paru il y a quelques années, qui s’était fait incendier par la critique. Même dédain affiché la semaine passée par un collègue flûtiste lui aussi, dont le professeur lui aurait dit de ne pas y aller, Galway ce n’est plus ce que c’était. À ce stade je dois préciser que je déteste la flûte, mais j’ai passé un très bon moment. Hors les instants de cabotinage sympathiques entre le chef et le soliste, Galway a joué pour finir son concert la plus rapide badinerie de Bach que j’aie jamais entendu. Et, après avoir raclé toutes leurs bronches pendant les mouvements lents, les vieux du sixième amateurs de vieux flûtistes sont ressortis de la salle heureux.