Dis moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es

Je lis relativement beaucoup. Cette année, la solitude bruxelloise et les transports aidant, la tendance s'est aggravée : j'aurai lu quelque quatre-vingts livres d'ici aux vacances de Noël, beaucoup de romans, des essais, de la poésie, un peu de tout. Auxquels s'ajoutent des magazines, des journaux, pas mal de BD, quelques livres d'art...et je ne parle pas de la masse d'information qu'on lit chaque jour sur le net.

Je garde une trace de ces livres, comme d'autres peuvent noter les films qu'ils vont voir ou les bouteilles de vin de leur cave. C'est d'abord pour m'en souvenir, et je regarde les années passées avec un brin de nostalgie. C'est aussi une manière de classification. Ne conservant pas forcément tous les livres, cette trace est la seule autre que celle de ma mémoire qui joue parfois des tours.

Ces lectures me pèsent, parfois. Chronophage cette occupation a tendance à me faire moins aller au cinéma, moins voir d'amis, moins sortir tout court. Je lutte de toutes mes forces contre cela, avec plus ou moins de succès quand je vois le peu de films que j'ai vus ces derniers temps (même si mes lectures ne sont pas seules en cause). Lire contribue sans nul doute à mon caractère taciturne : l'activité est finalement ouverture sur le monde autant qu'enfermement. Quoiqu'il en soit la lecture m'appelle, me happe : plus encore qu'un loisir ou une passion, elle constitue un besoin que je dois assouvir. Je comprends mal qu'on puisse se passer de littérature mais ce n'est qu'une forme d'égoïsme, ce n'est que parce que moi je serais malheureux de m'en passer.