Dix coins de France

Certains lieux où l'on ne fait que passer, d'autres où l'on revient peut-être tous les ans voire plus, tiennent à cœur : c'est qu'ils sont beaux, qu'il ont correspondu à un état d'esprit apaisé, amoureux, joyeux, familial ; ils ont marqué et quand vous les voyez en rêve, ce sont simplement de bons souvenirs.

Le Pariou (Puy-de-Dôme). C'est ce volcan de la chaîne des puys qui a une forme assez parfaite de volcan d'Auvergne, qui sert de logo à la région du même nom et qui apparaît dans toutes les publicités Volvic. Il n'est pas bien haut mais la vue à son sommet n'est que bosses et verdure, c'est venteux et paisible. Le cratère semble former un cercle parfait et il y a quelques années un arbre y poussait au fond, seul parmi la caillasse. Je me demande s'il y est toujours.

Simiane-la-rotonde (Alpes-de-Haute-Provence). Un petit village provençal tout rond, touristique, avec un donjon en forme de tronc de cône. Le village domine le plateau d'Albion et j'y associe toujours cette photo de Cartier-Bresson où des enfants jouent calmement sous une halle, devant les champs d'oliviers qu'on ne voit pas en contrebas.

Le confluent de la Seine et du Loing (Seine-et-Marne). Plusieurs impressionnistes ont peint la Seine à Saint-Mammès, avec ce côté placide et lent qu'elle a à cet endroit de son cours. Le roux des arbres des rives, en automne, se reflète particulièrement bien dans les deux cours d'eau.

Le Croisic (Loire-Atlantique). Allant vers la pointe du Croisic, si on regarde l'intérieur des terres vers les marais salants de Guérande se trouve un bâtiment ancien, assez large, de type hôpital ou sanatorium du début du XXe siècle. Ça a l'air un peu fantomatique comme lieu, le bâtiment est seul de ce côté-là de la petite rade ; on se dit étant petit qu'on ne doit pouvoir y parvenir qu'en bateau.

Le canal de l'Ourcq de Paris à Tremblay en France (Seine-Saint-Denis). J'ai dû faire un paquet de fois, le mercredi, bien des portions des bords de ce canal. Le bassin de la Villette, le parc et la Cité des Sciences et de l'Industrie, les grands moulins de Pantin (maintenant superbement retapés)... Vient ensuite une alternance de friches industrielles, d'habitations, de passages arborés et d'écluses quand on s'éloigne de Paris. Cela a sûrement bien changé depuis les années 1990...

Gigondas (Vaucluse). Quelques vieilles maisons typiques étagées au pied des dentelles de Montmirail, au cœur de la Provence des papes, et l'église pour surplomber le tout. Un caveau ou vous pourrez acheter 30 ou 40 Gigondas différents, trois ou quatre restaurants sur la place du village, et peut-être même pas une épicerie. L'ensemble a un charme fou.

Douville-sur-Andelle (Eure). Un trou paumé pas loin de Rouen, au pays de Flaubert. On y trouve quand même des ruines d'une abbaye (qui me font toujours penser à celles de Fountains Abbey en Angleterre) et une ancienne filature en briques de style néogothique anglais, très incongrue dans la campagne normande.

Le cimetière de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence). Des buis taillés forment de petites alcôves pour laisser se nicher certaines tombes, celles d'enfants notamment. N'était-ce un cimetière, on aimerait s'y balader souvent tant ce jardin est joli.

La Loire au Mont Gerbier de Joncs, à Chaumont-sur-Loire, à Blois, à Gien, vue depuis Sancerre... quel fleuve majesteux. Le long de ces 1000 kilomètres, la nature est finalement assez préservée. Pour autant, j'aime particulièrement le style des ponts anciens qui la traversent : longs, bas, costauds, tels ceux de Beaugency ou de Blois.

Le Lachât de Thônes (Haute-Savoie). Un bon mille mètres de dénivelé, une vue renversante sur les Aravis et la chaîne du Mont Blanc derrière à la clef. Des passages en foret, un sentier de pierres un peu raide sur la fin. J'ai dû y monter dix fois, j'y retournerais avec grand plaisir.