Manifeste

 

Au troisième, je fonde un parti politique.

L’immense majorité de ce que nous faisons a un but ; nos actions servent à quelque chose, sont orientées, vont vers un mieux-être, diminuent l’entropie, font que vous gagnez des sous, ce vous voudrez. On fait la vaisselle, on pose du carrelage, on sait calculer une dalle en béton armé, retoucher une photo ou parler japonais.

Il y a fort heureusement dans notre existence de nombreux moyens de sortir du carcan, de s’évader, de s’adonner à tout un tas de choses qui ne servent à rien, qui sont pure inutilité. Le placement du curseur de l’inutile est d’appréciation personnelle, mais cela n’a aucune importance. Moquez vous de ceux qui trouvent que compter rapidement les points au scrabble, rester glander sur le canapé à écrire un tel billet qui aura cinq lecteurs au plus, savoir faire une division de tête ne sert à rien, ou qui estiment qu’il y a mieux à faire que lire La Divine Comédie ou reconstituer la bataille de Waterloo grandeur nature et en costume : quel que soit le critère, le principe même d’une discussion est sans objet. (Cela n’empêchant pas que La Divine Comédie soit passablement imbuvable.)

C’est un fait, il faut vivre aussi de ces riens parfois chronophages, parfois très brefs, et qui n’ont d’autre but que le divertissement, le passage du temps, la satisfaction fugace ; qui pourront paraître dispensables à tous sauf à vous. La question n’est pas celle de l’utile, mais de ce qui vous fait. Cultivez l’inutile : c’est vous.

Commentaires

1. Le mercredi 11 juillet 2012, 22:22 par Bill

Lecteurs, comptez-vous.

L'un est pour moi. A qui le deux?

2. Le jeudi 12 juillet 2012, 21:07 par Bill

Ah... Ben, la démonstration s'est retourné contre moi... :-/