Littéraires et scientifiques

Je bondis à la lecture d’un entretien (par ailleurs plutôt intéressant) accordé aujourd’hui au Monde par Alain Finkielkraut, sur son enseignement à l’Ecole Polytechnique.

Non et non, il n’y a pas de littéraires et de scientifiques ; une telle alternative est réductrice, inexistante et pour tout dire débile (faible).

On ne pourrait s’intéresser à la fois à des choses, des sujets plutôt littéraires et plutôt scintifiques ? Je mets des guillements, parce que la distinction me parait tellement arbitraire qu’on ne peut même pas la faire. J’aime lire tout ce qui me passe sous la main, je suis un littéraire ? je suis ingénieur, donc un scientifique ? Les Birds of America d’Audubon, art ou science ? L’Art de la fugue ?  Ma mère qui pourtant n’aime pas les mathématiques (et encore, lesquelles ? quoi exactement ?) connait bien les principes architecturaux de Le Corbusier, qui ne sont pas des plus littéraires. Je trouve la méticuleuse description de Proust du salon de Guermantes terriblement scientifique dans la dissection, le fouillé de ses recoins et abîmes, et en même temps tellement frivole et libre.

Prenez n’importe quoi, essayez de caser, c’est impossible. Ce genre de catégorisation qui revient à devoir faire un choix entre thé et café n’a pas de sens : autant l’oublier.