Nicolaus Bruhns (1665-1697)

L’organiste Nicolaus Bruhns n’a pas eu de chance. Il laisse très peu d’œuvres (du fait de sa mort prématurée), dont seulement cinq d’orgue. Élève du grand Dietrich Buxtehude (1637-1707), que Bach était également venu voir dans sa jeunesse, il me semble pourtant qu’il a porté le genre praeludium au même niveau d’inspiration que Bach. Les grands praeludia de Buxtehude sont plus morcelés, et sauf exception ne sont pas de la forme prélude puis fugue. Si Bach a lui eu le temps de systématiser le genre prélude et fugue, de donner plus d’ampleur à ses pièces que Bruhns aux siennes, Bruhns a tout de même pu en laisser quatre exemples étincelants : stylus fantasticus (fantaisie débridée, sonorités larges exploitant pleinement les potentialités de l’orgue baroque), traits de pédalier virtuoses, péroraisons jaillissantes. Chacun en quelques minutes de musique resserrée.

Bruhns était un grand compositeur.