C'est facile d'avoir du style

Églises et autres édifices religieux illustrent particulièrement bien la diversité stylistique du patrimoine architectural français. 1500 ans de constructions, du roman le plus austère au modernisme le plus audacieux (en passant par cette incomparable et kitschissime meringue boursoufflée de style éclectique qu’est le Sacré-Cœur de Montmartre) ont permis un riche développement dans tous les domaines : matériaux de construction, traitement des façades, ouvertures, toitures, ornementations, statuaire et plus largement décoration, mobilier intérieur.

Au cours de l’histoire, des courants ont pu prêcher une modestie ou une discrétion qui s’est parfois traduite dans l’architecture. Mais si on a construit, la plupart du temps, c’est bien pour que cela en jette.

Il existe évidemment des exceptions. À Lyon par exemple, Saint-Bonaventure ne présente au passant que la laideur de la juxtaposition de ses éléments disparates. On veut croire que le style qui ne ressemble à rien ne regroupe justement que des exceptions.

Devant le vaste ensemble à sa disposition, le visiteur est amusé par la variété de dénomination des styles (en particulier les qualificatifs ajoutés à roman et gothique) : roman bourguignon, poitevin, tardif, auvergnat, roman ajoutez-ici-le-gentilé-de-votre-région, gothique primitif, rayonnant, flamboyant, angevin, brabançon, troubadour, néogothique…

Je ne connais pas d’église de style paquebot mais je ne désespère pas, dans quelque sous-préfecture de bord de mer, d’en voir une un jour.

Commentaires

1. Le lundi 21 avril 2014, 15:35 par Catherine

à défaut de paquebot, j’en connais au moins 3 dont la nef est en forme de bateau: Saint Brewin à Saint Brévin les pins,Sainte Catherine à Honfleur et San Stefano à Venise, toutes au bord de mer, sans doute exécutées par des charpentiers de marine