Vacuité présente

Dans l’Art presque perdu de ne rien faire, Dany Laferrière reprend à son compte un aphorisme de Louis Aragon. La vie serait de changer de café. La vie est aussi bien de marcher dans les grandes capitales, à la montagne et dans les sous-préfectures.

La vie est certainement de regarder passer les gens par la fenêtre.

Ici, le bureau donne sur le cours. Passent trams et jeunes gens bien faits qui se dirigent vers le club Victor Hugo. Poireautent ceux qui guettent l’ouverture du marchand de journaux, qui ne semble pas être une science exacte. C’est la place du salon, aussi, qui offre la meilleure stéréophonie. J’y suis assis sur ma chaise de bureau en bois clair comme ce samedi matin d’automne, Michel Legrand joue de la musique américaine pour piano.

Je ne parviens pas à dire la poésie des décors qu’on traverse lors d’un Paris-Lyon en TGV, alors je regarde le soleil percer à travers les feuilles des platanes, moucharabieh qui s’imprime sur les façades des immeubles d’en face.

L’Équipée malaise attend sur un accoudoir du canapé.