Une semaine marrakchie

J’ai appris à jouer au Backgammon. J’ai marché dans les souks sous une pluie battante (rare). J’ai bu un verre dans deux palaces magnifiques. J’ai lu deux Balzac, un peu de Néruda, feuilleté en détail cinq ou six guides et un livre sur l’architecture Art Déco de Casablanca. J’ai marché dans des villages aussi pauvres que des villages chinois parmi les plus déshérités. J’ai vu le désert et la montagne, le calme et l’agitation. J’ai observé des stucs, des bois sculptés, des zelliges par dizaines. J’ai entendu ma belle-mère cinquante fois arguer qu’elle était Marrakchie, lorsqu’abordée dans la rue (sans succès). J’ai croisé des gens humbles ou adorables ; je n’ai croisé ni Pierre Bergé ni Jack Lang.

J’ai vu mon père pendant une semaine, ce qui ne m’était pas arrivé depuis quinze ans.