Le livre de conversation d'anglais de Mireille

 

Ou plutôt de Catherine, devrais-je dire.

J’ai souvent vu Mireille avec un fascicule de vocabulaire d’anglais, qu’elle ne manquait jamais d’emporter en voyage. J’étais persuadé qu’il datait de la jeunesse de ma grand-mère, mais je découvre aujourd’hui que ce n’est pas le cas : les prénom et nom de ma mère qui y sont écrits de sa main, ainsi que l’année de parution (1964) indiquent plutôt que c’est ma mère qui a dû apprendre ses premiers mots d’anglais avec ce petit manuel.

L’utilisation de ce livre par ma grand-mère a plus ou moins coïncidé avec mon apprentissage de l’anglais. Dans les années 1990, mes grands-parents maternels ont beaucoup voyagé à l’étranger, en Écosse, Norvège, Afrique du Sud, Islande… La leçon d’anglais préparatoire au voyage était un grand moment : les tournures employées dans le manuel sont assez vieillottes et ma grand-mère tâtonnait beaucoup pour déchiffrer les phrases avec leur traduction en vis-à-vis. Elle avait un accent irrésistible, sans aucun souci de l’accent tonique, que mon aide modeste n’améliorait pas du tout.

Je ne saurai jamais si ma grand-mère parvenait à se faire comprendre, ni simplement si une fois sur place elle essayait les tournures qu’elle avait apprises.