Paray-le-Monial

À Paray-le-Monial on n’aura pas aussi bien mangé qu’à Autun, où Les Remparts est l’archétype du bon restaurant de province qui propose des plats simples, plutôt copieux, avec une prétention gastronomique mais des prix modiques. On n’aura pas vu la totalité de l’intérieur de la basilique, car un office s’y déroulait et on ne déambule pas pendant les offices. On aura vu le musée du Hiéron, charmant petit musée d’art sacré ouvert et gratuit pendant les fêtes, refait à neuf, dans une maison dessinée en 1890 par l’architecte Noël Bion et pourvue de belles charpentes métalliques apparentes pour soutenir plafonds et toitures (quatre ou cinq salles pour les collections permanentes au rez-de-chaussée, l’équivalent pour une exposition temporaire au sous-sol ; un bel endroit). On aura vu la poste et ses mosaïques Art déco, l’hôtel de ville Renaissance, les belles maisons du centre, mais on aura surtout déjeuné en surplomb des rives de la Bourbince, dans un lieu dont je tairai le nom qui évoque un jeu de mots de coiffeur.

Ce restaurant avec vue oblique sur la basilique affichait fièrement des plats faits maison, d’ailleurs les touristes et le tout-Paray (pas encore le tout-Paris) s’y étaient réfugiés, fuyant les nombreuses pizzerias qui voudraient attirer le chaland perdu. On y a bu une sympathique rareté, vue depuis Lyon. Car si à Lyon le pichet de vin blanc que l’on trouve usuellement dans les bars et restaurants est le pot (46 cl) de mâcon, vous n’y trouverez jamais de mâcon rouge. Du côtes-du-rhône, du crozes-hermitage, du saint-joseph, oui, parfois d’autres appellations moins courantes, mais de mâcon rouge en pot je n’ai jamais vu. Étonnant. Je ne vois pas d’explication logique : les caves ou coopératives qui fournissent les restaurateurs lyonnais en mâcon blanc pourraient aussi bien fournir du vin rouge, sans qu’il y ait de différence de prix significative avec les vins habituels, et Mâcon est même plus proche de Tain-l’Hermitage qui inonde Lyon avec les vins rouges précités. Cela changerait du sempiternel « pot de côtes » qui n’est clairement pas ce que l’on boit de meilleur à Lyon.

Pour un peu on aurait repris un petit verre avant de partir de Paray, mais point trop n’en faut ; et l’on conduisait.