Clamecy

Le centre ville de Clamecy comporte nombre de maisons à colombages anciennes dont les jaunes, bleus et rouges sont parfois osés. La collégiale saint-Martin affirme ses fins traits gothiques triomphants, et la tour unique commencée en 1497 et achevée quelques années plus tard semble une version réduite de la Tour saint-Jacques parisienne, qu’elle précède d’une vingtaine d’années.

On n’avait pas soif, non, on venait directement de Château-Chinon qui n’est qu’à une heure de route. On aurait pourtant pu trouver de quoi boire à Clamecy : nous y sommes passés un dimanche après-midi mais plusieurs commerces étaient ouverts. Si j’étais déloyal, j’écrirais que cela en remontre aux Château-chinonais, je leur recommanderais d’en prendre de la graine. Mais je ne suis pas si vil, et puis le gentilé de Château-Chinon n’est pas suffisamment exotique à mon goût pour qu’on insiste (Castel-canidés en aurait jeté tout de même un peu plus, mais on ne m’a pas consulté) ; enfin, qui serais-je pour exiger qu’une commune de 2000 habitants offre ce qu’une ville deux fois plus peuplée propose ? Non, toute capitale du Haut-Morvan qu’elle est, Château-Chinon ne demande pas tant d’acharnement.

On n’a donc rien bu mais on a vu Clamecy. En regagnant notre voiture garée hors du centre le long de l’Yonne, nous avons prêté attention un instant à l’église Notre-Dame de Bethléem, désaffectée depuis de nombreuses années mais qui se visite apparemment lors des journées du patrimoine. Cet édifice étonnant, avec ses coupoles lui donnant un aspect oriental, est due à l’architecte Georges Théodore Renaud et date de 1926. Dommage qu’on n’ait pas pu entrer ! D’après l’écriteau placé devant l’entrée nous avions sous les yeux la troisième plus ancienne église de France entièrement en béton. La plus ancienne est sans doute l’église du Raincy, d’Auguste Perret (construite en 1923), mais quelle est la deuxième ? Après d’intenses recherches, je ne sais toujours pas. On la trouvera peut-être au cours d’un prochain voyage, sans se rappeler qu’on la cherchait ; il faut avoir confiance en la sérendipité sous-préfectorale.