Pilosité faciale, flemmardise et autres histoires

Je ne me suis pas rasé de près, que ce soit avec un rasoir à main ou électrique, depuis des années. Ce n’est pas que de la paresse, c’est aussi que j’ai la peau sensible qui me conduit facilement à me couper. Oui, même en utilisant un rasoir électrique.

Comme en matière de rasage je ne supporte pas l’imperfection, je me souviens de ma lointaine adolescence où, rasoir à lame ou électrique en main, je repassais et repassais sur mes joues et ma gorge endolories pour traquer le moindre micromètre de poil qui n’aurait pas été coupé. Et la mode vint de la barbe de trois jours, puis de la barbe tout court (enfin plus longue). Période agréable qui n’est pas achevée aujourd’hui, de gain de temps pour messieurs pressés, ou qui ne veulent pas de la contrainte d’avoir à se raser au cordeau.

J’utilise donc comme beaucoup une tondeuse pour me raser. Comme en matière de rasage je ne supporte pas l’imperfection, la tonte est toute une affaire. J’attends une dizaine de jours afin d’avoir de quoi tondre (ça pousse lentement, chez moi). Je m’y mets. Je passe, repasse, inlassablement, j’en ai bien pour dix minutes. Je vérifie tout trois fois, c’est parfait. Je vaque à mes occupations, je vais travailler par exemple, si je me suis rasé un matin. Arrivé au bureau, horreur, je découvre des endroits pas si bien réussis que le reste. Cela occupe mon temps de cerveau disponible pour le reste de la matinée avant que je coure sur l’heure du déjeuner pour revenir à la maison au plus vite peaufiner ce qui doit l’être. Il arrive parfois encore que l’après-midi, au hasard d’un moment de réflexion qui me fait passer la main sur le menton ou un méplat de la joue, je découvre un poil trop long qui a échappé à ma vigilance. Ah, le salaud. Mortification, rectification le soir venu. Pour être bien sûr, le lendemain je repasse un coup de tondeuse partout pour lisser l’ensemble et obtenir un fini parfait. Ma tonte me prend ainsi certainement beaucoup plus de temps que si je me rasais de près… au moins ai-je le plaisir de l’absence d’écorchure ou autre grain de beauté sanguinolent.

Et vous, vos névroses ?