Le grand tour

J’entre dans une librairie le plus souvent pour en ressortir les mains vides. Parfois à l’étonnement du libraire, qui peut me voir pendant un certain temps vagabonder consciencieusement entre tous les rayons de son magasin, apparemment à la recherche de quelque titre bien caché.

Eh non.

Observer l’agencement des étals, toucher le relief des couvertures, regarder les grands livres de photos et de peinture, laisser courir l’œil sur les titres incongrus ou lourdingues est un des plus grands plaisirs qui soient. Du même ordre que celui de ma mère qui, dans le Marais lorsque j’étais plus jeune, s’arrêtait à toutes les vitrines des magasins de mode, de bibelots et de décoration, semblant engloutir des yeux l’intégralité de leur contenu. (J’étais jeune et bien plus impatient qu’aujourd’hui quoiqu’on en dise, le prisme de ma mémoire déforme probablement.)

N’espérez pas vous débarrasser des livres était le titre d’un recueil d’entretiens (un peu bavards) avec Umberto Eco et Jean-Claude Carrière, paru il y a quelques années. J’espère que l’avenir leur donnera raison.

Commentaires

1. Le samedi 8 février 2014, 23:31 par RomainT

Ces quelques lignes ayant fait rire ma mère, je peux dormir tranquille.