Le Nord

On trouve à Lyon quantité de bons restaurants, bouchons, bistros, brasseries. De plus en plus, on se réjouit de certaines petites choses : vins en pot qui ne sont pas issus d’un cubi basique limite buvable, frites maison. Les cafés et brasseries parisiens ne sont peut-être pas sur la même pente vertueuse.

On prend quelques habitudes, on retourne avec plaisir aux meilleurs endroits : Le Café français, Le Comptoir des marronniersGeorgette, Le Maubert… Parfois on réessaie l’un d’entre eux, longtemps mis de côté, pour des raisons diverses (addition élevée, service désagréable, carte immuable). Nous sommes donc allés dîner au Nord, l’une des brasseries estampillées Bocuse, un soir passé.

Les prix ont prix un sacré coup. Parmi les plats phare : la choucroute est à 22,50 euros au lieu de 18,90 euros il y a 3 ou 4 ans, et si elle reste copieuse, je constatai à la table voisine qu’elle est nettement moins bien servie qu’elle le fut. Le foie de veau purée est à 26,50 euros, soit plusieurs euros plus cher que n’importe quelle autre brasserie lyonnaise que je connaisse. Quant au menu, celui du dimanche où nous dînâmes était à 32,90 euros (26,60 euros les autres jours, contre 22,60 euros il y a seulement quelques années), ce qui accorde quelque exigence au convive.

Va donc pour un menu. L’entrée est un saucisson en brioche délicieux, copieux. Un peu dénudé toutefois : une feuille de salade ne l’aurait pas déparé. Le plat, un carré de veau, est une déception. Pour commencer, on ne vous sert pas un carré comme il est écrit mais seulement une côte de veau, et bien fine encore. Je n’attendais certes pas un carré au grand complet (c’est-à-dire l’ensemble des côtes découvertes, secondes et premières), mais servir deux côtes de la taille de celle que j’ai mangée aurait été un minimum pour que le plat servi soit en accord avec son intitulé à la carte. Le tout est accompagné d’une purée maison classique mais basique, et d’un très bon jus de viande. En dessert j’ai mangé une tarte, je ne me souviens plus si elle était aux pommes ou aux poires. Bonne sans être extraordinaire.

Résumons-nous : le progrès fait rage et certains restaurants ne se mouchent pas du coude, ni avec les prix (clairement pas en rapport avec ce qui est proposé dans les assiettes), ni avec les intitulés de plats. C’est bien dommage pour tout le monde.