Paris - Lyon, Lyon - Paris

 

(Je veux parler du trajet en TGV.)

Je n’ai jamais eu besoin de prendre le train comme un moyen de transport récurrent, jusqu’à mon installation à Lyon il y a 16 ans. Pour aller voir les grands-parents, j’avais dû faire avant cela au total deux dizaines d’allers et retours Paris - Blois et Paris - Morêt, mais c’est guère tout.

Depuis 2006, je viens fréquemment à Paris pour le travail, selon un rythme variable, fonction des projets, le plus souvent à la journée, parfois plus. Je l’ai bien fait une fois par semaine durant des années, peut-être cinq ans. Les autres années, une fois tous les deux mois au moins ? Allez, mettons 250 Paris - Lyon aller-retour au total.

Pour mes loisirs, j’ai beaucoup effectué le trajet également. Trois ans d’école, une soixantaine de fois, puis 13 ans de vie professionnelle, au moins 3 fois par an, disons une grosse centaine de voyages.

Bref, un petit 400 Paris - Lyon, Lyon - Paris.

J’aime la gare de Lyon, sa verrière sale et abîmée, sa fresque, ses courants d’air, les trains vers l’Italie et la Suisse ; son esplanade et Paris qui s’offre aux marcheurs, son beffroi, les brasseries juste devant.

Je n’aime pas la gare de Lyon Part-Dieu, son exiguïté, son constant encombrement, la laideur de sa façade, les tristes abords immédiats.

J’aime le Vert de Maisons, pour moi le nom de gare le plus poétique du parcours.

J’aime la rotonde ferroviaire de Villeuneuve-Saint-Georges devant laquelle on passe parfois.

J’aime la gare du Creusot - Montceau - Montchanin, je n’aime pas la gare de Macon - Loché.

Trois moments du trajet que j’aime, en partant de Lyon : ce petit village bourguignon typique, avec de vieilles maisons de pierre et une belle église, qui est malheureusement placé aujourd’hui bien trop près des voies, je n’en ai toujours pas recherché le nom ; le passage à Montereau, on voit bien l’église, le centre ville, les jardins ouvriers avant de grimper la colline derrière laquelle la Brie attend tapie ; ce viaduc rouge légèrement courbé, à dix petites minutes de l’arrivée : le virage est doux et a souvent accompagné mes réveils.

Il n’est pas de moment du trajet que je n’aime pas.