L'anneau de Mireille

En passant cet après-midi devant la vitrine d’un bijoutier qui présentait de belles alliances en platine, m’est immédiatement revenu à l’esprit le souvenir d’un anneau que portait Mireille, d’une grande simplicité : c’était un très fin tore de ce même métal, dont le diamètre ne devait pas faire plus d’un demi-millimètre. Elle m’avait dit l’avoir fait faire à partir d’une épingle à cravate d’un parent, dont ni elle ni Guy n’avaient plus l’utilité.

Cette bague matie par le temps, mais restée élégante grace à la pureté de sa ligne, un peu à la manière d’un bijou scandinave, je revois Mireille l’ôter pour faire la vaisselle, la glisser à nouveau à son annulaire après s’être lavé les mains. Je me demande ce qu’elle est devenue, ne l’ayant plus jamais vue aux doigts de personne, ni de ma mère, ni de ma tante, ni d’un homme de la famille.