Le cadeau de Guy à Mireille

 

Une autre pensée pour les aïeux

Guy, le mari de Mireille, aurait eu 90 ans aujourd’hui.

Contrairement à mes grands-parents paternels Roland et Madeleine, je n’ai connu Guy et Mireille que jusqu’au sortir de l’adolescence et cela m’attriste. Guy se passionnait pour des choses qui m’ont plus ou moins intéressées par le passé, et de même aujourd’hui : l’aviation, le train, l’espace, la montagne. On aurait certainement poursuivi nombre de discussions sur l’architecture, les voyages, le cinéma ou la littérature ; peut-être aurait-on parlé de parapente, Guy était pilote de planeur dans sa jeunesse.

Lui comme Mireille, je l’ai déjà dit, étaient grands lecteurs. J’ai dans ma bibliothèque un bel ensemble de trois livres qui leur appartenaient, dans une édition des années 1950 des classiques Garnier : ce sont les contes des Mille et une nuits qu’Antoine Galland a traduits et publiés entre 1704 et 1717. Une dédicace au stylo figure sur l’une des premières pages, de la main de mon grand-père et à l’attention de sa femme, attestant de ce cadeau que ma mère et ma tante ont apparemment fait à Mireille avec l’aide vraisemblable de leur père. Je m’interroge, car elles semblent trop jeunes pour avoir pu offrir un tel cadeau. Je ne parviens pas à faire coïncider les dates, ma mère étant née en 1953, ma tante en 1959, et mes grands-parents s’étant mariés en 1952 : ce cadeau de leurs filles à Mireille paraîtrait bien plutôt être un cadeau de Guy à Mireille. Il pourrait s’agir d’un cadeau de fête des mères ou d’autre chose, je ne sais pas, mais cela n’a pas beaucoup d’importance. Voici cette adresse de Guy à la femme qu’il aimait :

Elles t’offrirent ces contes pour nos dix années premières de vie commune, mais elles sont les fruits de nuits fort différentes de cette Arabie, mais tout aussi merveilleuses.

Guy