L'édredon de Mireille

Dans la chambre de Guy et Mireille, dans la maison des Sablons, le lit était recouvert d’un édredon.

Ce soir, je flânais dans un grand magasin, je voulais acheter des chaussettes. Mon œil a été attiré par un épais manteau doublé de duvet, plus élégant qu’une doudoune. Il ne serait pas incongru de le porter par dessus un costume, pensais-je, en meme temps que séduit à l’idée de l’allure sportive que ce vêtement me donnerait. Je suis tombé en amour, il était soldé, je l’ai acheté.

Cet achat d’impulsion me semble directement lié au souvenir de l’édredon de Mireille, qui était d’un replet, d’un rebondi tel qu’enfant je n’avais qu’une envie : prendre mon élan et me jeter dessus, m’enfoncer dans le tissu moelleux, sentir la douceur et le volume tout autour de moi, bref, me vautrer dans la plume. Revêtir le manteau m’a instantanément transporté trente ans en arrière lorsque petit garçon je n’en ratais pas une. Mireille me gourmandait du temps que j’étais jeune, faire un plongeon sur l’édredon risquait bien sûr de le déchirer. Je le faisais quand même. L’hiver j’aurai maintenant certains jours sur moi comme un peu de cet édredon.

Corollaire : je vais donner deux manteaux et c’est très bien ainsi.