Les minuteurs de Mireille

 

Dans la cuisine, suite.

La grande passion de mes cinq ans, en plus des essoreuses à salade, étaient les minuteurs de cuisine.

Dans la maison des Sablons, on prenait la plupart des repas dans la cuisine. Elle recelait de nombreux ustensiles dans les tiroirs et les placards, accumulés par trois générations. En particulier, on y trouvait deux minuteurs à cadran circulaire qui se remontaient à la main. Le premier était blanc cassé et noir, d’un dessin très années 1960, l’autre était plus moderne.

Mon jeu favori consistait à remonter en cachette l’un des minuteurs (ou les deux) au maximum, sur une heure ou une heure et demie, de telle sorte que cela produise un petit concert inattendu au moment où le maximum de monde était présent dans la cuisine. Le minuteur blanc avait ma préférence : sa sonnerie était bien conçue, stridente et d’une durée proportionnelle à la durée fixée.

Mireille m’a pourtant vu jouer des dizaines de fois avec ses minuteurs, me rappelant à l’ordre autant de fois, vu le risque de les dérégler, mais elle n’a jamais poussé le vice jusqu’à m’en offrir un.

Je voulais moi aussi, avec les moyens à ma disposition, être le maître des horloges. J’étais alors doucement espiègle ou totalement idiot, le lecteur jugera.

Commentaires

1. Le vendredi 21 septembre 2018, 23:44 par Catherine

Cela me donne une idée pour Noël prochain….

2. Le samedi 22 septembre 2018, 09:09 par RomainT

Mince, plutôt que de finir par une pique à Emmanuel Macron j’aurais mieux fait de finir comme pour les essoreuses, « je suis passé à d’autres jeux » ou quelque chose du genre !