J'ai deux amours...

Où l'Auteur se prend pour Josephine Baker.

Ah... Paris...

Au risque de me faire insulter par tous les Lyonnais, tous les Marseillais, tous les Clermontois, tous les Brivois, tous les Castrais (les pauvres) - bref au risque de me faire insulter par tous les provinciaux, dont je suis pourtant, je dois le dire : j'aime Paris. J'aime Paris au mois de mai, j'aime flâner sur les grands boulevards, j'ai deux amours dont un est Paris ; prenez n'importe quelle chanson de ce genre, je suis prêt à la chanter. Faux, certes, mais il n'empêche.

D'abord, Paris, ça n'a été qu'un fantasme, un fantasme de cinéma. C'est à Paris que Everyone says I love you, c'est à Paris que tant de choses... Paris, ensuite, ce fut la ville où partaient mes amis. Paris, enfin, ce fut la ville qui me prit l'homme que j'aimais. À Paris, j'aime les vieilles pierres et le Ministère des Finances, j'aime les FNACs gigantesques où l'on trouve tout et les bistotiers mal aimables qui vous prennent de haut, j'aime les Jardins du Luxembourg et les métros brinquebalants, bruyants, malodorants. J'aimais tout, à Paris, surtout mes vieux amis et mes vieux souvenirs.

Depuis ce week-end, pourtant, j'aime Paris différemment.

Depuis ce week-end, mes vieux souvenirs ne peuplent plus Paris, n'en gangrènent plus les pierres vénérables, n'en ternissent plus les coupoles cuivrées et vert-de-grisées. J'avais le souvenir encombrant. C'est passé. Oh ! Je n'oublie pas, bien sûr. Mais il en est des souvenirs comme des monuments, il faut un jour savoir y renoncer pour les rendre à nouveau vivant. La Révolution abandonne le Palais du Louvre pour faire naître le Musée du Louvre ; c'est cette petite révolution-là que j'ai fait ce week-end. Il était temps.

J'aime tout, désormais, à Paris, surtout mes vieux amis et les souvenirs neufs que nous avons à créer.

Commentaires

1. Le lundi 10 janvier 2005, 22:49 par Val

ah! tout le monde dit I love you :')