Instants volés

Où l'Auteur se balade.

Avenue Berthelot, un bellâtre et une bimbo. Lui, genre racaille, vaguement, genre djeune incontestablement. Elle, genre qui devrait pas porter des jeans aussi moulants vu la largeur de ses hanches. Tous les deux un peu vulgaires, tous les deux assez banals. Il a la beauté lisse et imberbe du post-adolescent musculeux, elle a des prétentions de coquetteries sous formes de mèches roses. Elle lui rit au nez et part. Il reste debout, sans bouger, sans parler, sans chercher à la retenir. Et pleure.

Rue Victor Hugo, une vieille dame tient un horrible petit bâtard en laisse. La bestiole est hargneuse ; on le serait aussi si on devait porter le même petit manteau grotesque. Passent des passants, parmi les passants un beau labrador et un berger allemand en fin de vie. Le roquet aboie tout ce qu'il peut aux deux molosses. La vieille dame s'arrête, s'écrase sur ses appuis, serre contre elle son sac à main, retient sa bestiole, regarde chiens et maîtres d'un œil mauvais. Son chien aboie et les passants passent, maîtres et chiens, sans les regarder elle et son sac à bave.

Place Bellecour, une petite fille marche à reculons, les bras à l'horizontal pour ne pas perdre son équilibre et le nez en l'air pour ne pas perdre de vue la grande roue de la place Antonin Poncet. Les lumières clignottent dans ses yeux et elle rit.

Commentaires

1. Le lundi 17 janvier 2005, 00:33 par Stitch

J'aime beaucoup le dernier instant volé. Il est plein de rythme.

2. Le lundi 17 janvier 2005, 11:01 par Val

et rue bellecordiere un jeune pd se lamente sur le fait qu'il ne sache pas raconter la vie aussi bien