La bêtise paie

Où l'Auteur sourit niaisement en pensant à des carottes.

J'ai un sens des priorités défaillant, on s'en souvient. Mais, parfois, cela a du bon. Le crime ne paie pas, mais l'idiocie, si. Impératrice.

Hier soir, j'ai jeûné. Enfin... Pas complètement, non plus : hier soir, je me suis gavé de biscuits apéritifs (des tuiles salées) et de petits sablés à l'orange nappés de chocolat. C'est ce que j'appelle jeûner, on ne rit pas. À la base, pourtant, j'avait prévu de manger sain. Rôti de veau avec quelques carottes. Mais mon sens des priorités à encore frappé. Pom, pom, pom, pom - mon sens des priorités aime Beethoven. Il vit, nous vîmes (vous ne vites pas car pour cela il eût fallu que vous fussiez là) le rôti, cru, les carottes, débitées en rondelles et crues aussi, et l'oignon, haché et cru mêmement. Et que pensa-t-il, que pensa Sancho, que pensai-je ? Une chose, une seul.

Marinade.

Et, donc, j'ai fait mariner la bête. Un gros peu de cognac, un gros peu d'armagnac, un petit peu d'huile d'olive, du thym, du laurier, mon oignon haché, quelques clous de girofle, du sel et du poivre, quelques rondelles de carottes. Le tout couvert, c'eût été con que l'alcool s'évapore. J'ai fait mariner la bête, une nuit. Et, n'ayant rien d'autre à me mettre sous la dent, j'ai jeûné à ma manière.

Mais le sacrifice ne fut pas vain.

Ce soir, acte deux, j'ai égoutté mon rôti, je l'ai fait dorer dans ma cocotte minute et un peu d'huile d'olive, à feu assez vif, sur toutes les faces. J'ai rajouté la marinade et j'ai laissé bouillir quelques instants avant de rajouter les carottes. J'ai salé et poivré, allègrement, j'ai fermé la cocotte et j'ai laissé cuire une grosse heure.

Dieu ! que c'est bon !

Deux réserves, cependant. Primo, ç'aurait été encore meilleur si j'avais eu un pied de porc à ajouter pendant la cuisson, je pense. Secundo et contre toute attente, tout l'alcool ne part apparemment pas lors de la cuisson : je suis raide comme je ne l'ai plus été depuis la dernière fois où j'ai essayé de faire flamber des choux de Bruxelles.

Sur ce, je pense que mon gâteau est bon à démouler.

Commentaires

1. Le lundi 24 janvier 2005, 12:23 par Monster Bill

Heureusement que je viens de manger. Sinon, je pense que j'étais bon pour démonter mon clavier et le nettoyer entièrement de toute la salive que m'aurait procuré une telle description culinaire. ;-)